Une artiste palestinienne jugée « trop pro-palestinienne », viré et exclue d’un concours par Lacoste.


Une artiste palestinienne a vue son oeuvre censurée d’un concours par Lacoste car elle etait jugée « trop pro-palestinienne ».

L’artiste, Larissa Sansour, se dit « profondément choquée ».

Lacoste, la célèbre marque au crocodile, aurait-elle fait pression pour l’éviction de la photographe palestinienne Larissa Sansour d’un prix suisse sponsorisé par l’entreprise française ? C’est en tout cas ce qu’affirme l’artiste en question sur son site personnel, ainsi que sur sa page Facebook.

Le « Lacoste Elysée prize », un prix doté de 25 000 euros, est décerné à un « artiste prometteur », sous le patronage du Musée suisse de l’Élysée. Pour cette année, le jury avait retenu le thème de « la joie de vivre ». « Chacun est libre d’aborder le thème comme il l’entend, de manière directe ou détournée, avec authenticité ou dérision, sur la base d’un travail existant ou d’une création », précisent les organisateurs de la compétition.

En novembre, Larissa avait été sélectionnée parmi huit finalistes. Elle avait été retenue sur la base du projet « Nation Estate », un portfolio de photographies, mélangeant architecture et science-fiction, montrant la naissance d’un État palestinien sous la forme d’un gratte-ciel entouré d’un mur en béton. L’œuvre, dit-elle, a été conçue à la veille de la demande d’adhésion de la Palestine aux Nations unies.

En décembre, l’artiste palestinienne – originaire de Jérusalem – apprend que sa candidature a été annulée. La société Lacoste aurait fait pression auprès du musée suisse, refusant de soutenir un projet jugé « trop pro-palestinien ». Larissa indique que la marque française lui a proposé de signer un document dans lequel elle affirme se retirer de la compétition de son propre gré « afin de se consacrer à d’autres opportunités ». L’artiste a refusé, se disant « profondément choquée ».

« Cette décision me rend très triste, écrit Larissa sur sa page Facebook. Cette année, la Palestine a été officiellement admise au sein de l’Unesco, pourtant on veut nous réduire au silence. En tant qu’artiste engagée, j’ai souvent été confronté à l’opposition, mais je n’avais jamais été censurée par les mêmes personnes qui m’avaient nominée. C’est très inquiétant ».

Se disant très déçu par la décision de Lacoste, le Musée de l’Élysée a proposé à l’artiste de présenter son projet en dehors de la compétition sponsorisée par la marque française.

La société Lacoste s’est pour sa part refusée à tout commentaire.

 

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